FORMES ET COULEURS
Plusieurs définitions du mot FORME ( non commun féminin):
. Configuration d’une chose = contour
. Aspect, apparence extérieure = silhouette
. Manière dont quelque chose se présente = style
. Manière de présenter. (Ex. le fond et la forme.)
Définition du mot COULEUR ( non commun féminin)
La couleur est une perception visuelle de la répartition spectrale de la lumière visible.
. Impression produite sur l’œil par la lumière réfléchie par la surface d’un objet = nuance
. Teinture, substance colorante = pigment
. Ce qui n’est ni noir, ni gris, ni blanc. Ex : photocopie couleurs
. Éclat d’une chose = brillance. Ex : un événement haut en couleur.
Il y a 3 couleurs de base, dites primaires : jaune, bleu, rouge. Les couleurs secondaires sont toutes obtenues par le mélange de ces 3 couleurs primaires.
Un objet a-t-il une couleur quand on ne le regarde pas ?
On est tenté de répondre oui à la question si on suit notre intuition. Le scientifique répondra avec un non catégorique et ajoutera que l’objet n’a pas de couleur non plus quand on le regarde. La couleur n’a pas d’existence matérielle dans le mode réel, mais n’est que le fruit d’une interprétation sensorielle qui nous fait croire que tous les objets sont peints avec une couche de couleur naturelle.
Imaginer un monde sans couleurs réelles demande un véritable effort d’abstraction. Mais alors d’où viennent toutes ces couleurs qui nous entourent ? L’œil est le résultat d’une longue évolution d’une simple cellule de peau qui s’est spécialisée pour ressentir différentes franges des radiations électromagnétiques. Au tout début de l’évolution, la peau avait déjà le sens de la perception de la chaleur ou du froid. Lorsqu’on se trouve sous la lumière du soleil, les thermorécepteurs cutanés nous transmettent une douce sensation. C’est une sensation due à une onde électromagnétique appelée infrarouge (ou chaleur). L’œil a exactement le même rôle : recueillir des informations sur des fréquences électromagnétiques, mais de façon beaucoup plus élaborée et plus précise. La traduction de ces radiations par le cerveau est la sensation de couleur. Sur l’objet lui-même, il n’y a donc aucune couleur. C’est simplement la structure moléculaire de la surface de l’objet formée de bosses et de creux qui permet à certaines fréquences de rebondir.
Définition de la couleur
La couleur est la perception que nous avons des différentes longueurs d’onde qui constituent la lumière visible. Cet ensemble de longueurs d’onde qu’on appelle le spectre de la lumière s’étend du violet (longueur d’onde = 400 nanomètres) au rouge (longueur d’onde = 700 nanomètres). Au-delà de ces longueurs d’onde, la lumière devient invisible et on entre dans le domaine de l’ultraviolet (rayons responsables du bronzage) et dans l’infrarouge ou rayonnement calorique.
La perception des couleurs dépend de l’âge, du sexe, de l’environnement et de la culture personnelle. Il n’existe pas deux personnes qui auront la même perception colorée, ce qui fait de la couleur une expérience psychologique très personnelle et subjective. Par exemple, avec l’âge, le vieillissement de la cornée va jouer le rôle d’un filtre très légèrement jaune qui va pousser l’observateur à rechercher plutôt des blancs bleutés comme référence de blanc absolu. Malgré son aspect entièrement subjectif, la couleur peut être évaluée de manière chiffrée. C’est le rôle de la colorimétrie, la science de la mesure de la couleur.
A – Exercice à partir de la reproduction d’une sculpture, choisie par chacun. PETIT TEXTE d’environ 10 lignes, afin de faire vivre l’objet. Par exemple, un participant choisit la sculpture n° 10. Et puis, ô surprise, en fin d’écriture il récolte une image d’une autre sculpture, ce sera le n° 10 bis. Le récit doit forcément intégrer la seconde image à la première. Exercice d’à-propos, de vivacité d’esprit. Ensuite, logique ou non, chaque paragraphe a été bien rattaché, après tout l’écriture permet certains envols !
TEXTE 1 DE SYLVIANE à partir de l’image n°10
:
Texte sur image n°10 –
Harassé, je suis ! Cette longue course dans les sables m’a coupé le souffle. Oui j’ai fui, lamentablement fui, désertant le combat. Dépouillé de mes vêtements afin de ne pas me faire reconnaître par l’ennemi, j’ai parcouru les enjambées du déshonneur. Mais je suis entier, mon sexe rétréci est à sa place, entre mes cuisses musclées.
Il me faut rentrer au village, où je tairai le pourquoi de mon rapide retour. Personne, même pas Malvina, surtout pas Malvina, ne connaîtra l’exactitude de cette misérable aventure.
Continuation sur image n° 10 bis –
Malvina, dans la masure, doit coiffer sagement ses cheveux en bandeaux, pensant à moi avec l’intensité des jeunes fiancées. Le regard fixé sur l’horizon, je l’imagine accompagnant le troupeau aux pâtures, cueillant les premières pommes, filant pour préparer l’hiver. Moi, je rentrerai sans hâte, après m’être fabriqué des faits de gloire. Et je relèverai la tête.
(à suivre…)
TEXTE 1 DE FRANCIS à partir de l’image n° 11
Je suis né pendant le consulat d’Adrianus. Je m’appelle Flavius Cassius GRECCA. Je suis le fils d’un affranchi. J’ai un commerce de drap et de laine. Ma femme Laetitia est la sœur d’un médecin de Cappadoce. Ma maison est proche de celle du consul Marius Cesarinus. J’ai beaucoup voyagé en Phrygie, en Macédoine, et en Gaule. J’habite Herculanum et mon plus grand souhait est d’y mourir après avoir fondé une famille nombreuse, prospère et riche.
Mon père, dont je me souviens très bien, à épousé, après avoir été affranchi par son patron Marcus Linus, celle qui me mit au monde la seconde année du consulat d’Adrianus. Ma mère Gaia Murena est la fille d’un armateur qui vit à Rome. Les dieux lui ont donné toutes les qualités d’un homme honnête. Sa fille avait été promise à un avocat de sa coterie mais elle a repoussé cette union par amour. Lorsque mon père la vit, il en devint amoureux et voulut racheter sa liberté de son patron Marcus Flavius. Ma mère supplia cet homme au cœur d’or de lui accorder ce vœu et cette grâce. Ils s’épousèrent au temple de Minerve la première année du consulat d’Adrianus.
Je naquis de cette union. L’amour que mon père portait à sa femme devint une légende on les surnomma « les amants du temple de Minerve ».
Note de bas de page « Minerve n’était pas la déesse des unions, et des mariages, mais c’était plutôt Junon, ce qui explique cette remarque »
(à suivre…)
TEXTE DE SIMONE F.
Reviendrez-vous ?
Anéantie, bleuie par votre absence, mon souvenir de vous s’évapore au- delà des mers, au-delà des montagnes, au-delà des horizons désir, des horizons bruissants dans les lointains, au-delà des nuages dansants.
Blottie dans mes attentes, je me prends à rêver de notre maison cubée, de SidiBou Saïd, du café des nattes en son écrin blanc-bleu, de la Carthage de Didon.
Difficile de me faire une raison.
C’est vrai, jalouse je l’étais de cette argile triturée, malaxée par vos mains volubiles.
Réfugiée dans notre alcôve, émerveillée, bouillonnante, j’assistais à la genèse de votre œuvre.
Votre visage exalté se colorait de mysticisme, une lueur de folie dans vos yeux annonçait la tempête.
Anéantie, bleuie par votre absence, mon souvenir de vous s’évapore.
Reviendrez-vous ?
Toujours vous êtes revenu.
B – Second exercice, cette fois en rapport avec une image, copie d’un tableau couleurs.On CONTINUE le texte A et on utilise L’INCIPIT figurant à droite de l’image.
TEXTE 2 DE SYLVIANE
Transition :
Tout comme cette beauté entrevue chaque nuit dans mes rêves, lors de la préparation aux armes. Ses yeux dans les miens elle m’emmenait en voyage, disant d’une voix claire, toujours la même :
Suite du texte 10 /10 bis :
« Cassée, raccommodée, métal et cristal associés, je suis l’Impérissable.
Ma beauté sans égal te surprend, ô soldat ? Sache qu’elle n’est pas de ce monde, car je viens des étoiles dans une symphonie de lueurs vertes.
Vois mon front lisse et haut, me joues de bois rose, mon cou de vigie . Mes cheveux d’or et d’ambre, nul ne pourra les caresser. Et c’est normal : qui sait atteindre l’irréel ?
Souviens-toi, ô soldat, que je n’ai pas de corps. Seulement des épaules de bronze. Seulement. Mes seins allaitent les nébuleuses. Et mes hanches et mes jambes s’arrondissent dans les queues des comètes. J’enfante des planètes à chaque lunaison, sache-le…
Sais-tu que chaque jour – chaque jour – je m’abreuve aux aurores boréales ? Que je m’enivre aux coupes cristal des absolus ? Vois mon regard, sa force d’obsidienne. Pour toujours imprimé en toi, tout comme mon impénétrable bouche qui tant sait te faire haleter.
Tu tends vers moi les bras, le sexe et tu enserres le néant. Rien de plus.
Mon voyage d’errance il me faut le suspendre. Retourne à Malvina, soldat. Je me défais de toi cette nuit. Mais souviens-toi toujours de l’Impérissable.
TEXTE 2 de FRANCIS :
Transition :
Je grandis au cœur de cette famille jusqu’au jour de l’irruption. Mon âme erra longtemps. Enfin, je me réincarnais à l’Orient, histoire d’équilibre et de douce complicité sous votre regard sévère.
Suite du texte 11 /11 bis :
Mon art vous emprisonne dans des rouleaux de soie comme la chrysalide la vie des papillons, et je tisse sous vos yeux des fleurs aux ombres de granit. Vous échappez de mes aiguilles d’or mais je sais attacher à vos ailes fragiles tant de pierreries et de perles que même le soleil ne vous sauverait pas de ma passion pour vous.
Je suis né esclave du hasard et je suis mort dans un brasier dont l’intense beauté a délivré mon âme de toutes les peurs, celle surtout de devoir quitter, bien que vous jetiez sur mes doigts des sorts insoutenables que vous puisez au cœur du feu. Jugez de ma passion pour vous ! Quels guerriers oseraient seulement approcher de mes aiguilles d’or, pour vous délivrer de ma tyrannie ? Vous êtes les sœurs divines aux prunelles de jade dont je garde la secrète beauté sous des voiles marbrés d’arc-en-ciel et de flammes d’émail.
Je vous pare de toutes les lumières, celle des hortensias jaillissant de la nuit, ou celle des volcans assourdissant le ciel de leurs pâtes de verre. Je suis dans vos regards les coraux infinis d’un crépuscule qui brode l’univers à son tison obscur. Je tisse vos cheveux d’aubépine et de vent pour parfumer mes doigts de l’indécent pouvoir de briser vos silences par des graines de feu. Ô sœurs du soleil levant je vous recouvrirai d’une poussière d’or et vous serez les Parques de mon fil de cristal.
Adieu, déesses jumelles de la mort, disparaissez enfin de ma nuit éternelle.
C -POÉSIE : difficile de clore la séance sans une pensée poétique ! Chacun choisit une nouvelle image de tableau, et, à partir de la représentation, à partir du texte accolé aussi, va poétiser, classique ou libre. L’essentiel étant un voyage entre mots et musiques.
Par Francis :
NATURE MORTE
Elle rit, elle a dit :
« Encore un mot si gourmand. Mon ami ! »
Ils ont roulé leurs mains
Dans des bouts de satin.
La pluie tambourinait
Sur le toit,
La nuit à tapissé
Le mur gris.
Le vent a maquillé
Leur émoi.
Puis le temps écoulé
A maigri.
Elle s’est endormie dans ses bras.
Alors, il l’a couverte d’un pan de drap.
La bougie a fumé contre le mur tout noir.
La mèche a consumé le secret d’un tiroir,
Comme une fée fuyant l’image des miroirs.
Puis il a pris le verre,
A versé la liqueur,
Et sans la réveiller,
A croqué dans la poire.
Il lui a donné là,
Un baiser sans parole,
Un baiser que l’on vole
À la bouche des mots,
Des mots et des émois.
Par Sylviane :
BLEUS (SYLVIANE)
Majorel et Matisse
à mes bleus imprimés,
à mes bleus des jours blancs
en ajours
sous le ciel infini.
Du bleu, partout du bleu,
son parfum sur le corps,
sa douceur comme soies
froissées de mer…
Majorel et Matisse,
les lumières du Sud,
Marrakech en écharpe
et moi sur des divans,
éblouie de couleur.
Et moi devant ma vie,
trois citrons en attente.
POÈME DE MARIE-CHRISTINE ( sans titre)
(à partir de l’image d’une femme tenant un oursin et « avec un oursin dans la main, je l’attends, celui qui a choisi la mer. »…)
Avec un oursin dans la main je l’attends
Mais qui est -il vraiment, cet amant du moment ?
Pourquoi (lui aussi) est-il si piquant ?
Il a choisi la mer, il y a bien longtemps….
Avant lui, j’étais amoureuse d’un hérisson
J’ai dû, par la force des choses, retenir la leçon..
Ce n’était pas un mauvais garçon
Mais il ne lavait jamais ses caleçons….
J’aime seulement ce qui pique
Je fus unie, un temps, à un porc-épic..
Là aussi j’espérais beaucoup mais, bernique !!
Pour chacun des amours il y a, hélas, un hic….
Atelier du 9 mai 2017