Atelier du 26 septembre 2017 « OPTI-PESSI- MISME »

OPTI – PESSI – MISME

Tout d’abord, entre optimisme et pesssimisme, présentation de JANUS, le dieu aux deux visages, appelé aussi le dieu des Portes :

Janus est le dieu romain des commencements et des fins, des choix, du passage et des portes. Il est bifrons (« à deux têtes ») et représenté avec une face tournée vers le passé, l’autre sur l’avenir. Il est fêté le 1er janvier. Son mois, Januarius (« janvier »), marque le commencement de l’année dans le calendrier romain.

Son temple est situé sur le forum de Rome. Il est rituellement ouvert en temps de et fermé en temps de paix . L‘une des collines de Rome, le Janicule, lui est consacrée. C’est un dieu de premier rang dans la hiérarchie religieuse romaine, le seul avec Jovis-Jupiter et Mars-Marspiter à être qualifié de « Dieu le père », Januspater.

A – Imaginer un récit à partir du texte ci-dessous. Faites vivre les personnages, étoffez l’intrigue. Le genre intimiste n’est pas indispensable. Un détail peut vous mettre sur la piste. Relisez…

Par contre, c’est impératif, écrivez un texte OPTIMISTE !!

Contrainte : le passage cité doit figurer en entier et sans découpe dans votre récit.

« Elle a haussé un sourcil sans répondre. Et moi j’avais mal dans tout le corps, c’est bête mais j’avais mal dans tout le corps. J’avais trois ans, j’avais huit ans, tout au plus dix ou douze. J’étais incapable de penser normalement. Peu importe.

J’avais besoin qu’elle m’explique ce que ce foutu cahier faisait sur son lit ».

(extrait du roman « BEAU-FILS » d’Ariane LE FORT.)

Texte de Marie-Christine P – OPTIMISME –

« Elle au haussé un sourcil sans répondre. Et moi j’avais mal dans tout le corps, c’est bête mais j’avais mal dans tout le corps. J’avais trois ans, j’avais  huit ans, tout au plus dix ou douze. J’étais incapable de penser normalement. Peu importe. J’avais besoin qu’elle m’explique ce que ce foutu cahier faisait sur son lit« . Quand donc me l’avait-elle subtilisé ? Elle avait éludé ma question. Je l’aurais décalquée. Elle avait failli tout faire capoter. J’avais cherché le cahier partout. Dans la maison. Le garage. A la cave. Dans me tête le grand jour était acté. La terre entière attendait. L’humanité espérait. Et voilà que le cahier disparaissait… Le cahier de la Révélation. Le cahier de la Vérité. Je l’avais trouvé il y a pratiquement mille ans. Je l’avais jusqu’à présent  égoïstement gardé. D’autres hommes l’avaient rédigé. Détenu. Puis divulgué. A mon tour je voulais partager. Depuis des siècles, les mots du cahier, je me les suis appliqués. Je me donne l’âge qui me plait. Je suis maître du temps. Tout le temps. Préparez-vous, amis humains, à faire un étrange voyage. Dans quelques heures, vous aussi, vous serez éternels. Immortels. Et, par-dessus le marché, en super bonne santé. Mince !  j’allais omettre de le préciser…

Texte de Danièle N- OPTIMISME –

J’allais la voir 2 ou 3 fois par an, elle vivait dans une des cabanes de pêcheurs à Gruissan .C’était une femme originale qui n’aimait pas s’encombrer de taches matérielles, elle ne faisait guère le ménage, mangeait peu, et des choses simples, par contre elle lisait 5 ou 6 heures par jour. Les livres, des romans essentiellement s’entassaient partout chez elle. Je crois qu’elle avait été professeur de français autrefois.

Quand j’ai frappé à la porte, elle a haussé un sourcil…

Ce cahier ? C’était mon journal intime, là où j’écrivais mes poèmes ; la nature m’inspirait, la mer et les étangs surtout. Comment ce cahier était il arrivé sur son lit ? J’avais honte, j’étais hypersensible, seul mon corps douloureux trahissait mon angoisse. Ce devait être ma mère qui l’avait trouvé et le lui avait porté, mais pourquoi ? Elle souriait, ses yeux étaient empreints de tendresse, ses cheveux décoiffés, une robe hippie flottait autour de son corps élégant.

« Tu sais que tu pourrais tenter ta chance au concours des mille poètes de Narbonne en novembre ? J’aime beaucoup ton style et tes mots sont joliment choisis, on dirait une musique douce ».

Je restai interdit, abasourdi par ce que j’entendais.

Elle continua

« je connais bien Philippe, le président de l’association, je vais lui montrer ton cahier ».

Et c’est comme cela que j’ai commencé ma carrière de poète…poète en herbe…poète farfelu…mais poète, heureux de jouer avec les sonorités et de partager quelques divagations.

NOTE : le texte en italique, le déclencheur, a été omis par cet écrivant !

B – Le PESSIMISME :

Le pessimisme (du mot latin pessimus superlatif de malus signifiant « mauvais ») désigne un état d’esprit dans lequel un individu perçoit négativement la vie. En particulier, d’après cette doctrine, la vie humaine est une perpétuelle douleur (Schopenhauer), parce que notre destination est d’agir et qu’agir consiste à obtenir ce que nous n’avons pas. Le pessimisme nie le progrès de la civilisation et de la nature humaine.

Le pessimisme philosophique est une idée similaire mais non identique des perceptions négatives de la vie, que la vie est négative, ou que le monde est terriblement négatif.

RECHERCHE des mots du pessimisme puis mise en commun de nos trouvailles. A partir du texte de base en A, écrire un récit PESSIMISTE !

Mots trouvés ensemble :

tristesse – renoncement – pleurnicherie – plainte – tracasserie – noirceur – crainte – découragement – défaitisme – dépression – verre à demi-vide – chute – inertie – peur – malheur – échec – néant – nihilisme – fuite en avant – nostalgie – lamentation – bourdon – désespoir – tombeau – rester en sommeil ou en jachère – enfermement – refus – désenchantement – c’est foutu – ras le bol – vaincu – désabusé – abattement – négation – mélancolie – angoisse

Texte de Marie-Christine P – CONTRAIRE DE SON TEXTE A –

Je me plains de me plaindre. Ce foutu cahier j’aurais dû, illico, m’en débarrasser. Depuis mon adolescence des mots horribles, genre noirceur, échec, nihilisme, dépression.., m’habitent. J’en passe et des autrement pires.. Ma vie est bigrement bien pourrie… Constellée de pleurnicheries. Infestée de mélancolie. Bourrée de tracasseries. Comment pourrais-je dire juste youpi ? Je vais de découragement en renoncement. De renoncement en désenchantement. Ma chambre n’est au mieux qu’un tombeau. Je me lamente. A longueur de temps. C’est désespérant. Mais si prenant. Devant moi ? Le néant. Comme perspective ? L’enfermement. Pas une seconde où je ne m’avoue vaincue. Ras le bol d’avoir déniché ce foutu cahier. J’ai eu beau le brûler, le venin de ses mots, en moi, est gravé à jamais. Je n’espère qu’une chose. Une belle chute. Dans un beau ravin. Pour ne plus avoir le bourdon.. Et, qu’enfin, ce soit la fin….

Texte de Danièle N- CONTRAIRE DE SON TEXTE A –

Je me trainais chez elle, dans une des cabanes de pêcheurs à Gruissan, la plus triste et la plus délabrée de toutes.

Cette femme originale respirait la mélancolie, toujours plaintive, sale, perdue au milieu de ses romans aux couvertures défraichies.

Mon journal intime était posé sur son lit. J’étais complètement abattu, cassé, je me sentais tombé à pic dans le néant…Un tombeau noir allait m’enfermer à jamais. Comment cette diablesse avait elle pu se procurer mon cahier de poèmes ? Ce cahier à qui je confiais tous mes malheurs.

Je vivais un cauchemar perpétuel depuis quelques années, une récidive de cancer, un état dépressif et un corps douloureux. J’avais cru panser mes plaies en mettant à nu mes angoisses et voilà qu’elle avait lu tout cela ! Des larmes coulèrent sur mon visage, j’étais inerte, vaincu, un ras le bol gigantesque s’abattait sur moi. Elle me regardait durement, l’œil froid et les lèvres pincées. Je savais qu’elle me jugeait mais de quel droit ? Mon corps crispé était comme « le cri » de la toile de Munch.

Je claquais la porte et partis, seul, sous la pluie, capuche enfoncée sur les yeux. Je me demandais juste où et comment noyer mon chagrin.

D – Un peu de poésie avec les rimes aux 6 mots suivants  ( le poème aura donc 12 vers) :

sourcil )

corps ) rimes masculines

cahier )

douze )

incapable ) rimes féminines

bête )

Donner un titre à votre poème. Peu importe sa forme, classique ou libérée, le nombre de pieds des vers, aujourd’hui nous ne pendrons en compte que les rimes.

Alterner rimes masculine et féminine.

Sylviane a écrit :

Angkor et toujours

Il n’était pas gentil,

ce grand analphabète,

je voyais ses SOURCILS

drus comme ceux des BÊTES.

En amateur de flouze

il vendait des CAHIERS

brochés d’argent, par DOUZE,

et d’un très beau papier !

J’ai cru péter un câble

aux beau milieu d’Angkor

lorsque cet INCAPABLE

me fit fouiller au CORPS…

Les rimes étaient difficiles, conséquence du choix des mots donnés.