Atelier d’écriture du 1er mars 2016 : 7 jours d’une semaine

7 JOURS D’UNE SEMAINE

BIEN PARTICULIÈRE

A – définition du mot SEMAINE :

du bas latin SEPTIMANA

du latin classique SEPTIMANUM

SEPTEM = 7

EXPRESSIONS avec semaine :

à la petite semaine – semaine des 4 jeudis – la semaine anglaise – semaine du blanc- semaine sainte – être de semaine – semaine pascale –

SEMAINIER :

. calendrier, agenda de bureau qui indique les jours en les groupant par semaine

. état qui indique le total des heures passées par les ouvriers d’une entreprise afin de débloquer acomptes et salaires

. meuble, chiffonnier à 7 tiroirs

. bracelet à 7 anneaux

B – Distribution d’une feuille par écrivant, sur laquelle sont collés 5 dessins et tableauxdifférents à chaque fois, d’idée plutôt fantaisiste. Ces feuilles tournent, chacun y inscrivant 1 mot par page. Il est donc récolté 1 mot par participant et tous ces mots seront à utiliser dans l’écriture du semainier.

C – Thème imposé pour chacun des 7 jours, le même pour tous –

. LUNDI……………………absence, oubli

. MARDI……………………orage, colère

. MERCREDI……………désir, envie

. JEUDI……………………..liberté, envol, essor

. VENDREDI……………gourmandise, luxure

. SAMEDI………………….admiration, reconnaissance

. DIMANCHE…………..poésie, évasion, gaîté

Réaliser un semainier complet, dans l’ordre évidemment et y incorporer tous les mots offerts en pages tournantes.

D – Décrire la semaine de ( après décision collégiale) :

  • un animal : la vache Cerise au salon de l’agriculture.

Voici les textes de MYRIAM et MARIE-CHRISTINE :

 I – MYRIAM

mots à incorporer : panache – vent – jeux – regard – réflexion – sensation – poupée – contraste – curieux –

La date vient de tomber : dans sept jours, le verdict sera exécuté

 Lundi matin en ouvrant les yeux, il pense « un jour, au moins un jour, je veux sentir le soleil sur mes joues ». Il a passé toute sa vie à l’ombre de la lune, à faire mine de se balancer sur l’astre d’argent, Pierrot ; à s’amuser de ses transparences, à faire pâlir son teint, ses idées, ses rêves et même son passé …. Sous son calot, un panache d’idées s’évapore en moutons blancs éparpillés par le vent. Froide, la paillasse sur laquelle il appuie sa joue ne lui dit pas pourquoi il est condamné.

Mardi, engourdi dans ses songes il est poursuivi par un dragon affamé et obnubilé par sa blancheur incandescente, il s’extirpe de justesse de la gueule béante en enflammant son briquet juste à temps …et se réveille ronchon. Qu’il est loin son poster romantique qui apaise les chambres des enfants à coup de gros boutons noirs et de replis de chasubles lascives. Arpentant sa geôle et redressant la tête,  il quitte son curieux costume de Pierrot, devient Pierre le solide, Pierre le conquérant, l’invincible.

Mercredi il se met à parler plusieurs voix, sautant de ci de là pour se donner la réplique dans une frénésie de jeux dramatiques. Il s’invective, se séduit, se repousse, heureux qu’il est de se découvrir lui et un autre dans un dédoublement incertain. Bientôt ils sont deux et les regards qu’ils se lancent  trahissent toute la tendresse du monde.

Jeudi, réflexion. Ils se mettent à échafauder une évasion, l’un fera la courte échelle à l’autre pendant que celui du dessous tressera les barreaux en une natte d’arabesques de fer forgé, qu’il lui suffira de ramollir à la chaleur de ses mains pendant que la paillasse se muera en tapis d’Aladin. Pierrot et son image commenteront les éclairs de paysages qui défileront sous leurs pieds, tournicoteront autour de l’anneau de Saturne, tout en légèreté cotonneuse de volupté.

 Vendredi, jour de meringue et d’émotions. Les nuages sont à croquer et Pierrot tournoie sur son ventre de toupie, en éolienne de sucre luisante comme blanc en neige. Chaque tour lui fait gagner des années comme une éphéméride folle qui s’épluche à l’infini en faisant naître des cocottes de papier qui s’envolent. Il se moque de la mort, tout à sa gourmandise de la vie. Il est au cœur du cœur du présent, les murs n’existent plus, son regard tourné vers l’intérieur de son être.

Samedi, il dessaoule, toute l’agitation de la veille tombe en bruine de mercis, il se sentpoupée de cire et contemple les contrastes de son existence sans que le compte à rebours ne l’angoisse. Il garde et vit ses sensations comme autant de fragments d’aventures qui conjurent toutes les éternités passées. Il les voit les petits doigts malhabiles qui ont réussi à le réveiller en tapotant « au clair de la lune »

Dimanche, enfin la délivrance, Pierrot l’amoureux transi s’étend de tout son long pour son rendez vous d’éclipse de soleil. A midi un rayon devrait passer par la serrure, allumer sa chandelle et lui ouvrir sa porte… pour l’amour de Dieu, dans une étreinte secrète et sucrée.

 


II – MARIE-CHRISTINE P.

Outre les thèmes indiqués pour chaque jour de la semaine  j’avais à caser les 10 mots suivants donnés par les autres participants : peluche, noir, doudou, nounours, mouvement, pied-de-poule, araignée, humour, comportement et velours

LUNDI : Ce matin j’ai accouché d’une peluche. Mais j’ai oublié avec qui j’ai « craquouné »… Comment vais-je la prénommer ? Elle ne me rappelle personne malgré ses grands yeux noirs…

MARDI : Ras le bol… La nouvelle née a déjà bousillé les trois doudous que je m’étais décarcassée à lui confectionner. Je me demande si j’ai bien fait de garder ce bébé. On ne m’y reprendra plus…

MERCREDI :  Je n’ai plus qu’une envie : repartir à zéro. Dans un monde sansnounours, sans peluche, sans doudou.. Je veux revenir dans la vraie vie. Je suis en manque de mouvements…

JEUDI : Ce matin j’ai croisé une araignée. Elle m’a bien fait râler… Elle s’est moquée de mon manque de liberté. On a parlé chiffon et compagnie… Je lui ai confié mon amour pour le pied-de–poule… Elle n’a pas relevé. Mais m’a dit que je devrais supprimer mon poil aux pattes… Que je ne devais pas la concurrencer. J’ai aimé sa liberté de ton. Sa liberté en tout. J’aime son comportement plein d‘humour….

VENDREDI : Aujourd’hui je ne vais manger que des trucs que j’aime. Comme je n’ai pas de quoi les acheter je vais aller les voler… J’irai dévaliser le poissonnier et lui déroberai oursins, écrevisses, palourdes et tutti quanti… Puis j’irai chez le traiteur subtiliser trois ou quatre tranches de foie gras.. Voilà… voilà… La peluche aura beau gueuler je me régalerai à tout déguster… Je prendrai mon pied.

SAMEDI : Je voue une admiration sans borne aux gens qui me fichent la paix.. Depuis que j’ai accouché c’est (comment dire ?)  assez mal barré…

DIMANCHE : Comme tous les dimanches je fais de la poésie… J’ai passé des heures à trouver une rime au mot « amour ». J’ai pas trouvé mieux que « velours« … J’avoue que j’ai  trouvé ça un peu court. Un peu lourd. Mais depuis que j’ai accouché mon inspiration est au plus bas… A six pieds sous terre. Au milieu des vers… Mais pas des bons….

Journal de « Cerise » au salon de l’agriculture

LUNDI : Cela fait 3 jours qu’on me caresse les fesses. Ras le bol !

MARDI : Ce matin j’ai dû faire la queue pour la traite…. Quelle galère !

MERCREDI : Défilé bruyant d’enfants. Il existe encore des mioches qui n’ont jamais vu de vaches en vrai… Mon Dieu !

JEUDI : Ce matin j’ai fait la connaissance avec le taureau d’à côté.. ça peut toujours servir…

VENDREDI: Je n’en peux plus… Je dors debout… Cerise est crevée…

SAMEDI : Plein d’éleveurs ont manifesté… Ils ont sifflé, hué, hurlé…. Ils ont bien fait…

DIMANCHE : Ouf!  Dans deux heures le salon va fermer … Il était temps. J’ai les pis en lambeaux…

MARIE-CHRISTINE