Présentation de Roger Bertrand
Comme vous ne le savez peut-être pas, notre atelier d’écriture poétique a été fondé il y a une quinzaine d’années. Cela a commencé en Agde puis, il s’est dédoublé, dans la banlieue de Béziers avant de se fixer à St-Thibéry. Il s’agit d’un atelier d’écriture de poésie classique.
A la fin de chaque atelier je propose un thème et une forme d’écriture bien déterminée ; le tout est illustré par des poèmes issus de poètes écrivant dans notre langue (Africains, Canadiens par exemple).
La séance suivante, chacun revient avec quelques copies papier de son poème (une par participant) ; puis, chacun à son tour fait une lecture de son poème et c’est alors, c’est alors que tout commence. Chacun avec sa plume rouge va corriger les poèmes des autres, en silence s’il vous plait. Puis strophe par strophe viennent les critiques de forme du poème en cours et je dois avouer que cela va de la faute de versification pure à la maladresse de langue. Chacun, animateur compris, voit son texte passer à la moulinette.
Bien entendu, il faut laisser son amour propre au vestiaire et le stylo rouge c’est pour cela. Mais les résultats sont là et certains d’entre nous obtiennent des prix dans les concours de poésie, tandis que pour d’autres la satisfaction d’un texte fluide et émouvant (dans plusieurs registres) suffit.
Pour les nouveaux arrivants, en général, seul l’animateur présente quelques-unes de ses critiques pour ne pas décourager le débutant, pour lui apprendre les règles. Puis au bout d’un an environ ils sont placés sous le feu bienveillant de tous et les progrès viennent au point que, parfois, certains pensent en vers.
[/et_pb_text][/et_pb_column][et_pb_column type= »1_2″ _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][et_pb_image src= »https://millepoetesenmediterranee.org/wp-content/uploads/2022/06/12615.jpg » _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][/et_pb_image][/et_pb_column][/et_pb_row][et_pb_row column_structure= »1_2,1_2″ _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » custom_padding= »|||165px|| » global_colors_info= »{} »][et_pb_column type= »1_2″ _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][et_pb_text _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »]
Les mots
Où sont donc tous ces mots que tu cherchais naguère ?
Tous ces mots oubliés, ces mots de l’éphémère
Ces mots de la pudeur, ces mots des orgueilleux
Ces mots de la noblesse et tous ces mots des gueux
Ces mots gris, ces mots bleus, ces mots qu’on aime entendre
Ces mots que l’on attend et ces mots pour surprendre
Ces mots qui viennent seuls, ces mots qu’il faut chercher
Ces mots enrubannés, ces mots qu’il faut cacher
Ces mots du désespoir, ces mots de la misère
Tous ces mots de la paix, tous ces mots de la guerre
Ces mots de l’espérance, hymnes de liberté
Tous ces mots de l’amour, de la fraternité
Tous ces mots si savants, ces mots de l’ordinaire
Ils sont là bien rangés dans ce beau dictionnaire
Il te faut y puiser, il te faut les choisir
Pour leur donner la vie il faut les découvrir
Tu dois les aligner et donner la caresse
Les adoucir un peu puis en faire une tresse
Alors ils seront tiens, alors ils parleront
Du soleil, de la vie et de ceux qui viendront.
Ces mots, tous ces mots !
Mots
[/et_pb_text][/et_pb_column][et_pb_column type= »1_2″ _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][et_pb_image src= »https://millepoetesenmediterranee.org/wp-content/uploads/2022/06/12601.jpg » _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][/et_pb_image][/et_pb_column][/et_pb_row][et_pb_row column_structure= »1_2,1_2″ _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][et_pb_column type= »1_2″ _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][et_pb_text _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »]
Primerose
Dans le jardin de mon jardin
Elle était la rose trémière,
Celle qu’on rencontre un matin
Et qui demeure la première,
Celle qui sait tendre la main
Et qu’on aime une vie entière.
Dans le jardin de mon jardin,
Le jour naissait sous sa paupière
Parfois brillant, parfois éteint,
Mais toujours donnant la lumière
Avec un petit air mutin,
Avec le tact et la manière.
Dans le jardin de mon jardin,
Elle avait l’art, hospitalière,
De vous guider, d’un air badin
Vers sa maison, vers sa chaumière
Et vous offrait, d’un air malin,
La clef des champs, vers la rivière.
Dans le jardin de mon jardin,
Elle restera l’écuyère,
Celle qui guida mon destin,
Celle qui restait droite et fière.
Dans la bure ou dans le satin
Elle fut ma rose trémière.
RB 5/09/2021
[/et_pb_text][/et_pb_column][et_pb_column type= »1_2″ _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][et_pb_text _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »]
Les Traces
Nous étions en ces lieux voilà bien des années ;
Que reste-t-il de nous, qui ne soit oublié ?
Un voile gris et sourd sur tout s’est déplié
Doucement, sans un bruit, celant nos destinées.
Nos soins étaient pourtant destinés à ceux-là
Qui n’avaient rien de rien ou peu s’en faut, sans doute,
Mais qu’il fallait aider parfois, coûte que coûte
Sans espoir de retour, en allant au-delà
Des objectifs normaux, en âme et conscience.
Mais quelle humanité chez tous ces villageois
Qui parfois vous laissaient absolument pantois
Tant ils savaient, toujours, donner leur confiance.
Nos traces, ce ne sont que ces grands champs de mil
Ou ces champs de coton qui percent la savane
Apportant à chacun un peu de cette manne
Evitant que beaucoup ne partent en exil.
RB 22/03/2022
[/et_pb_text][/et_pb_column][/et_pb_row][et_pb_row column_structure= »1_3,1_3,1_3″ _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » custom_padding= »27px|||0px|| » global_colors_info= »{} »][et_pb_column type= »1_3″ _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][et_pb_text _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »]
Promenade de nuit
Faisant place à la nuit, déjà le soir tombait,
Paré d’or et carmin, tout en incandescence.
L’astre du jour, vaincu, lentement succombait,
Mettant dans cet adieu son feu le plus intense.
Faisant place à la nuit, déjà le soir tombait.
Nous marchions tous les deux – bercés par la nature,
Les yeux écarquillés, admirant le tableau
De ce ciel qui semblait une vaste peinture –
Sur le petit sentier qui court au bord de l’eau.
Nous marchions tous les deux, bercés par la nature.
Doucement, les grands cieux perdaient de leur couleur
Pour s’assombrir enfin d’une teinte profonde.
Ton visage n’était plus qu’un point de pâleur ;
Nous nous imaginions perdus et seuls au monde.
Doucement, les grands cieux perdaient de leur couleur.
Quel tendre souvenir que cette nuit si douce,
Où nous nous devinions mais ne pouvions nous voir !
Nous n’étions éclairés que par la lune rousse
Qui nous accompagnait dans la douceur du soir.
Quel tendre souvenir que cette nuit si douce !
Rebecca 26 janvier 2022
Atelier de St Thibéry
thème : nuit
forme : prendre exemple sur Le Balcon, de Ch. Baudelaire
[/et_pb_text][/et_pb_column][et_pb_column type= »1_3″ _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][et_pb_image src= »https://millepoetesenmediterranee.org/wp-content/uploads/2022/06/12602.jpg » _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » width= »74% » max_width= »74% » global_colors_info= »{} »][/et_pb_image][/et_pb_column][et_pb_column type= »1_3″ _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][et_pb_text _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » custom_padding= »1px||||| » global_colors_info= »{} »]
Silence
Qu’est-il besoin de mots, de paroles, de sons,
De madrigaux jolis, de sonnets, de chansons,
Lorsqu’ensemble, éperdus, tendrement nous dansons ?
Quand le cœur amoureux n’est plus qu’incandescence,
Que le moindre regard offre un frisson intense,
Quel mot peut exprimer, de ce désir, l’essence ?
Lorsque l’on s’électrise au moindre frôlement,
Qu’en attente d’un signe on rêve follement,
Quel vocable saurait le dire intimement ?
Quand la raison défaille au plus petit sourire
Et que rien ne remplace un éclat de son rire,
Quel item lexical parviendrait à le dire ?
Lorsqu’une tendre œillade est un plaisir divin,
Que le goût d’un baiser enivre autant qu’un vin,
Chaque mot prononcé ne peut être que vain.
Quand l’appétit d’Éros, impérieux, appelle
Et que le lit devient, de l’amour, la chapelle,
Est-il vraiment besoin qu’on le dise et l’épelle ?
Lorsque nous nous aimons, unis par le désir,
Les mots sont superflus pour parler du plaisir.
Il est d’autres moments pour causer à loisir…
Il peut s’avérer creux et superfétatoire
Que d’espérer charmer, en parlant, l’auditoire.
Une narration n’a rien d’obligatoire !
Cet oiseux verbiage est, chez certains, constant,
Alors qu’un long discours peut gâcher un instant.
Le silence, parfois, est bien plus envoûtant.
Rebecca 22 février 2022
(soit le 22022022, date poétique et palindromique)
Pour l’atelier de St Thibéry Thème : la parole, le mot Forme : tercets sur 1 rime, alexandrins
[/et_pb_text][/et_pb_column][/et_pb_row][et_pb_row column_structure= »1_4,1_2,1_4″ _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][et_pb_column type= »1_4″ _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][et_pb_text _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » custom_padding= »3px||||| » global_colors_info= »{} »]
Bonheur de mai
Jeune Printemps se meurt d’ amour
Pour une Terre de passage,
Portant encore le veuvage
D’un hiver rude et sans humour.
La belle valse nuit et jour,
Boucle le temps, tourne la page ;
Chaque saison, un troubadour
Offre, en secret, son cœur en gage.
La vie exulte et fait le tour,
Ronde d’espoir après l’orage.
C’est du verbe que nait le sage
Quand la Beauté est de retour.
Jeune Printemps renaît d’Amour.
Marie-Christine 1er mai 2022
[/et_pb_text][/et_pb_column][et_pb_column type= »1_2″ _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][et_pb_image src= »https://millepoetesenmediterranee.org/wp-content/uploads/2022/06/12608.jpg » _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][/et_pb_image][/et_pb_column][et_pb_column type= »1_4″ _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][et_pb_text _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »]
Trouble ...
D’un inconnu secret, la rumeur se délecte,
Elle fait un festin, de potins, de ragots ;
Le mystère grandit, crée un idiolecte
Débordant de mépris, inventant ses cagots.
Devant l’obscur savoir, quel que soit le domaine
D’un pouvoir insensé monté sur ses ergots,
Mieux vaut être avisé, la bêtise est humaine.
Marie-Christine 20 avril 2022
[/et_pb_text][/et_pb_column][/et_pb_row][et_pb_row column_structure= »1_4,1_4,1_2″ _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][et_pb_column type= »1_4″ _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][et_pb_text _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »]
La parole est d’argent mais le silence est d’or
Faire parler de vous, bien sûr, vous satisfait ;
En maître vous parlez et pour tous c’est un fait :
Votre parole est d’or, moi j’y vois un forfait.
Vous dites parler vrai… mais un doute me frôle !
Parler clair, parler franc, cela me semble drôle…
De parole, êtes-vous… jouez-vous double rôle ?
Est-ce parole en l’air ou parole d’honneur ?
Parlons-en voulez-vous. Êtes-vous chicaneur ?
Il nous faut échanger ; seriez-vous flagorneur ?
Certains parlent chinois, vous parlez en oracle ;
“C’est façon de parler“. Ce serait un miracle
Que vous soyez, enfin, admis dans Le cénacle.
Michel Baumès, le 13 février 2022.
Les paroles s’envolent, les écrits restent.
[/et_pb_text][/et_pb_column][et_pb_column type= »1_4″ _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][et_pb_image src= »https://millepoetesenmediterranee.org/wp-content/uploads/2022/06/Michel.jpg » _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][/et_pb_image][/et_pb_column][et_pb_column type= »1_2″ _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][et_pb_text _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » width= »100% » custom_padding= »21px|||0px|| » global_colors_info= »{} »]
Ma jeunesse me fuit
Ma jeunesse s’enfuit et j’en suis bien chagrin…
Les enfants ont grandi, où sont leurs doux vacarmes,
Leurs rires cristallins, cette vitalité
Qui sied bien à leur âge ?
Où sont nos êtres chers, parents et grands-parents,
A jamais disparus ? Le temps efface tout.
Persistent, un moment, quelques beaux souvenirs.
Ma jeunesse me fuit, comme toi ma compagne.
Où sont les jours heureux avec toi partagés ?
Tu as plié bagage à mon grand désarroi.
Place à ma solitude, moins aimable que toi,
Qui règne sur ma vie en terrible maîtresse ;
Ce fut désagréable ; certes on s’habitue,
Mais je suis bien surpris, parfois, qu’elle soit douce.
Ma jeunesse me fuit et mon corps l’accompagne,
Il se refuse à moi, se dérobe le bougre,
Me trahit, me bafoue, m’humilie,
Refuse d’obéir et n’en fait qu’à sa tête
Et ces maux m’incarcèrent.
Ma jeunesse me fuit, chaque jour un peu plus ;
Je vois le temps passer et les amis partir
Mes projets tournent courts,
Le courage me manque.
La mort, qui se veut proche,
Me remplit de regrets, me pousse à l’amertume.
Un moment d’abandon…
Mais il faut réagir, car la vie reste belle,
Précieuse elle demeure.
Ma jeunesse me fuit mais je conserve en moi
Tout au fond de mon âme,
Ce cœur de mes vingt ans refusant de vieillir.
Jeunesse, tu t’enflammes ; jeunesse tu t’embrases.
Profite de ton âge,
Il ne dure qu’un temps.
Michel Baumès, le 31 janvier 2022
… Gardons un brin d’espoir.
[/et_pb_text][/et_pb_column][/et_pb_row][et_pb_row column_structure= »1_2,1_2″ _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][et_pb_column type= »1_2″ _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][et_pb_text _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »]
RÉMINISCENCE
Lorsque je me souviens de mon premier baiser,
Lorsque je songe aux flots, qui caressaient la plage,
Lorsque ma douce mer, ma Méditerranée,
M’enivrait de son bleu, de son chant si sauvage,
Alors, je pense au temps perdu,
Alors, je pense à ma jeunesse,
Et au soleil de feu, sur mon corps étendu.
Alors, qu’ai-je fait de l’ivresse ?
Lorsque par la croisée entrait le vent marin,
Je portais mon regard au plus loin de l’espace.
La brise me portait l’odeur du romarin.
Alors qu’à l’avenir, déjà, je faisais face.
Alors, debout face au miroir,
Alors, j’avais la hardiesse,
Alors, je rangeais au tiroir,
Et mon pouvoir et ma faiblesse.
Si j’étais troubadour, je mettrais en complainte,
Les heureuses saisons et mon cœur en émoi.
Mais j’ai perdu mon luth pour enchanter ma plainte.
Où donc est ma jeunesse, et le temps devant moi ?
Marie-Jeanne Février 2022
[/et_pb_text][/et_pb_column][et_pb_column type= »1_2″ _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][et_pb_image src= »https://millepoetesenmediterranee.org/wp-content/uploads/2022/06/12603.jpg » _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][/et_pb_image][/et_pb_column][/et_pb_row][et_pb_row column_structure= »1_2,1_2″ _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][et_pb_column type= »1_2″ _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][et_pb_text _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »]
Tu n’es pas né pour être heureux
Expulsé sans douceur, lancé dans l’existence,
Tu ne demandais rien ! Ton cri, dès la naissance,
Proclame le regret du ventre maternel.
Te voici, minuscule, aux yeux de l’Eternel,
A jamais évincé du nid originel.
Tu n’es pas né pour être heureux !
Tes semblables, souvent, seront tes adversaires,
Il te faudra parfois changer d’itinéraire,
Si tu n’as pas en toi le feu des conquérants.
Certes, tu connaîtras des bonheurs fulgurants
Des saisons de clarté, des regrets déchirants,
Tu n’es pas né pour être heureux.
Tu devras, pour passer, triompher des broussailles,
Pour aérer tes jours, abattre des murailles,
Tu prendras des chemins ne menant nulle part.
Tu reviendras déçu, jusqu’au prochain départ.
Remâchant tes regrets, à l’abri d’un rempart.
Tu n’es pas né pour être heureux.
Toi qui voudrais la paix, tu connaîtras la guerre.
Tu te demanderas « pourquoi suis-je sur terre » ?
Tu connaîtras l’amour, ses désenchantements,
Tu ne livreras rien de tes vrais sentiments.
L’adulte surgira de tes dépouillements.
Tu n’es pas né pour être heureux.
Marie-Jeanne Saint Thibéry 8 Septembre 2021
[/et_pb_text][/et_pb_column][et_pb_column type= »1_2″ _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »][et_pb_text _builder_version= »4.10.5″ _module_preset= »default » global_colors_info= »{} »]
Roger a dit
Et oui ! Roger a dit, tel est notre cantique
Quand je penche le front et me livre au travail
Je crois avoir bien fait, puis je deviens sceptique
Quand son œil exigeant extirpe le détail.
Lorsqu’il note une erreur, dès la première ligne
Le crayon rouge pointe, alors le débutant
Soudain se fait petit, se tait, se sent indigne
Promet de faire mieux pour être compétent.
Souvent, je me débats et maudis la broussaille
De ces règles de fer, de tous ces interdits
Alors Roger est là qui suggère et détaille
Tel un ange gardien au milieu du fouillis.
Les féminins, pluriel, hiatus, diérèse
J’arrive à déjouer ces tours de l’ennemi
Mais retombe parfois dans l’erreur, les fadaises,
Je refais ma copie, un travail de fourmi.
Ta parole, Roger, est là, qui nous conforte
Dans un pays dompté, soudain en désarroi.
Merci ! Merci Roger, tu m’as ouvert la porte
D’un monde fabuleux où le mot devient roi.
Marie-Jeanne 10 février 2018
[/et_pb_text][/et_pb_column][/et_pb_row][/et_pb_section]
Présentation de Roger Bertrand
Comme vous ne le savez peut-être pas, notre atelier d’écriture poétique a été fondé il y a une quinzaine d’années. Cela a commencé en Agde puis, il s’est dédoublé, dans la banlieue de Béziers avant de se fixer à St-Thibéry. Il s’agit d’un atelier d’écriture de poésie classique.
A la fin de chaque atelier je propose un thème et une forme d’écriture bien déterminée ; le tout est illustré par des poèmes issus de poètes écrivant dans notre langue (Africains, Canadiens par exemple).
La séance suivante, chacun revient avec quelques copies papier de son poème (une par participant) ; puis, chacun à son tour fait une lecture de son poème et c’est alors, c’est alors que tout commence. Chacun avec sa plume rouge va corriger les poèmes des autres, en silence s’il vous plait. Puis strophe par strophe viennent les critiques de forme du poème en cours et je dois avouer que cela va de la faute de versification pure à la maladresse de langue. Chacun, animateur compris, voit son texte passer à la moulinette.
Bien entendu, il faut laisser son amour propre au vestiaire et le stylo rouge c’est pour cela. Mais les résultats sont là et certains d’entre nous obtiennent des prix dans les concours de poésie, tandis que pour d’autres la satisfaction d’un texte fluide et émouvant (dans plusieurs registres) suffit.
Pour les nouveaux arrivants, en général, seul l’animateur présente quelques-unes de ses critiques pour ne pas décourager le débutant, pour lui apprendre les règles. Puis au bout d’un an environ ils sont placés sous le feu bienveillant de tous et les progrès viennent au point que, parfois, certains pensent en vers.
Les mots
Où sont donc tous ces mots que tu cherchais naguère ?
Tous ces mots oubliés, ces mots de l’éphémère
Ces mots de la pudeur, ces mots des orgueilleux
Ces mots de la noblesse et tous ces mots des gueux
Ces mots gris, ces mots bleus, ces mots qu’on aime entendre
Ces mots que l’on attend et ces mots pour surprendre
Ces mots qui viennent seuls, ces mots qu’il faut chercher
Ces mots enrubannés, ces mots qu’il faut cacher
Ces mots du désespoir, ces mots de la misère
Tous ces mots de la paix, tous ces mots de la guerre
Ces mots de l’espérance, hymnes de liberté
Tous ces mots de l’amour, de la fraternité
Tous ces mots si savants, ces mots de l’ordinaire
Ils sont là bien rangés dans ce beau dictionnaire
Il te faut y puiser, il te faut les choisir
Pour leur donner la vie il faut les découvrir
Tu dois les aligner et donner la caresse
Les adoucir un peu puis en faire une tresse
Alors ils seront tiens, alors ils parleront
Du soleil, de la vie et de ceux qui viendront.
Ces mots, tous ces mots !