ÉCRIRE POUR QUI ?
Ce que nous savons de l’écriture
. Environ 3300 av. J.C. ( env. 1500 signes, pictogrammes et idéogrammes) à UR ou OUR (Irak actuel).
. Cunéiforme ( en forme de clou) chez les sumériens, tablettes d’argile (600 signes maxi) – 1ère évolution, certains signes représentent un son.
. Egypte : hyéroglyphes sur papyrus, lecture de D à G. Ensuite écriture cursive puis 650 ans av. J.C. Écriture démotique. ( égyptien usuel, simplifié, non sacré)
. En Grèce et en Crète(Knossos) tablettes d’argile et gravure sur pierre, évolution du linéaire au disque de Phaïstos (-2000 à -700)
. Chine, seule civilisation ayant conservé son écriture depuis 6 000 ans.
. Alphabet : inventé à Ougarit ou Ugarit il y a env. 3400 ans. (actuellement Ras Chamra en Syrie)
A – APPRENTISSAGE DE L’ÉCRITURE.
Vous expliquez à vos petits-enfants ( ou votre) ce qu’est l’écriture pour vous, découverte des lettres, de leur utilité. La scène se passe dans une maison de famille avec un jardin et de grands arbres. Il y a une cheminée ancienne et un chat. Imaginez le reste.
Parlez de la caligraphie, peut-être du temps où l’on utilisait la plume et l’encre violette. En un mot donnez-leur l’envie d’écrire et d’aimer cela.
Qu’ importe la forme, rédigez un texte SIMPLE ( ce sont des petits !)
Mots et merveilles
Pierre s’était assis devant son grand-père, attendant qu’il lui lise une histoire tirée du livre de contes qu’il avait reçu pour Noël. Mais son grand-père en décida autrement, et lui dit : « Si tu me promets d’être un bon garçon et de t’endormir sagement, je vais te raconter une histoire mystérieuse, celle des mots. »
Il commença ainsi :
– Il était une fois un mot qui n’était jamais sorti de la bouche d’un petit garçon qui s’appelait Roland. Lorsqu’il dormait, le mot se glissait sous la langue de l’enfant, et il y déposait un goût fabuleux qui changeait chaque nuit. Tantôt c’était le goût d’une fraise des bois, tantôt celui d’un caramel, tantôt celui d’unefleur de miel. Au réveil, le mot se cachait sous la langue du petit garçon, car il avait peur que Roland ne le croquât tout vivant.
Mais bientôt Roland s’aperçut de ce mystérieux intrus et il voulut en parler avec son grand-père, Albert :
– Mon cher grand-père, lui dit-il, pourriez-vous m’expliquer pourquoi, lorsque je meréveille, je sens un doux frémissement sous ma langue et que j’ai l’impression que quelqu’un s’y cache ?
Le grand-père, ébahi, lui répondit :
– C’est sans aucun doute un mot qui cherche à sortir de ta bouche.
– Un mot ? répliqua Roland, qu’est-ce qu’un mot ?
Le grand-père sourit et poursuivit de la sorte :
– Un mot, mon enfant, est un petit être magicien sans corps qui glisse entre tes lèvres pour aller déposer dans le monde une musique sur chaque chose, sur chaque être, et sur tout ce qui nous entoure.
Regarde, le chat qui dort sur le fauteuil de grand-mère. Si tu veux l’embrasser sans le réveiller, tu dis le mot « chat ! » et si tu veux te réchauffer les mains devant le feu tu dis alors « feu ! »
Ainsi vois-tu, tous ces petits mots naissent en nous et lorsque nous parlons ils vont se poser, comme les couleurs d’un arc-en-ciel, surtout ce qui existe dans le monde.
– Alors dites-moi, grand-père, comment s’appelle le mot que j’ai sous la langue ?
– Et bien souffle nigaud et tu le sauras !
L’enfant se concentra et d’un long souffle dit : « renard ».
Aussitôt derrière les carreaux de la fenêtre se glissa un renard au magnifique poil roux.
– Oh ! dit l’enfant dans un éclat de surprise.
– Oui, répondit le grand-père, avec les mots, le monde entier ouvrira pour toi des boîtes remplies de surprises, mais il faut aussi savoir les écrire pour s’en
souvenir, et de cela nous en parlerons demain soir, car il est déjà tard, très tard.
À ce moment-là la pendule de la cheminée sonna neuf heures et le marchand de sable passa.
Francis S.
B – A partir du poème GRIFFONAGE du poète mexicain OCTAVIO PAZ, rédigez un texte EN PROSE.
Il est demandé ici de rester dans l’atmosphère de son écriture poétique pour dire exactement ce qu’il exprime en vers libres.
Extrait de « LE FEU DE CHAQUE JOUR », ( D’un mot à l’autre)
GRIFFONAGE
Avec un morceau de charbon
avec ma craie écrasée et mon crayon rouge
dessiner ton nom
le nom de ta bouche
le signe de tes jambes
sur le mur de personne
Sur la porte interdite
graver le nom de ton corps
jusqu’à ce que la lame de mon couteau
saigne et la pierre crie
et le mur respire comme un sein
Obsession
Je te vois partout dans la ville
T’écrire, te dessiner à la craie, avec du gravier, de la poussière
Tracer ton nom sur les miroirs avec ton rouge à lèvres
Dessiner jusqu’à l’aube ta bouche sur les vitres embuées
Graver ton corps, tes hanches, sur les murs de la vieille Charité
Mon laguiole geint, les pierres pleurent
Tu me manques tant !
Tatouer ton nom, tes yeux, sur mon corps assoiffé
Le tatoueur ne trouve plus une seule place
Sur mes chairs souffrantes, mes chairs saignantes
Crier, hurler mon désir de toi
Clamer ton nom pour que tu te souviennes, pour que tu reviennes
Enfin, t’écrire un poème, le clouer sur la porte interdite
Simone F.
D – POÈME À COMPLÉTER (Octavio PAZ) tiré de « D’un mot à l’autre »
GOLDEN LOTUSES – CANEVAS à compléter –
Jardins décoiffés
maison comme un
Il y a beaucoup
beaucoup de
inconnues.
Violettes et
sur des et des flétris
les empreintes digitales
des
Luxe et poussière.
Chaleur
La maison est blonde.
La femme le vent.
1 – Marie-Christine P.
Jardins décoiffés, perruques désherbées
maison assoiffée, peigne abandonné comme (un) je le fus un temps. Il y a beaucoup de toi en moi
beaucoup de choses incongrues mais surtout
inconnues.
Violettes et pensées meurtries
sur des esprits et des corps flétris
les empreintes digitales vont de ciel en ciel
des fantômes interdisent leur réveil.
Luxe et poussière.
Chaleur de la chair
La maison est luxe pour une souris blonde.
La femme n’aspire à ne respirer que le vent.
2 – Sylviane S.
Jardins décoiffés ébouriffés de lune,
maison livide comme un lait de nuit,
Il y a beaucoup de musiques
beaucoup de notes dispersées, libres et
inconnues.
Violettes et blancs iris alanguis
sur des eaux et des sables flétris , là où toujours s’étiolent
les empreintes digitales
des vents marins.
Luxe et poussière.
Chaleur de la dune asséchée, des bouches juste après l’amour…
La maison est restée statique, pâle et blonde. La femme alors s’enroule dans le vent.
Comparons ces deux textes issus du même schéma. Deux atmosphères différentes, mais à chaque fois des mots significatifs.
Pourquoi l’écriture ?
Une écriture devenue indispensable Naissance de l’écriture Les origines de l’écriture – le début de l’Histoire L’art rupestre, une première forme d’écriture ? L’écriture est née il y a 6000 ans dans deux contrées voisines, la Mésopotamie et l’Egypte, de manière presque simultanée mais différenciée. Si les hiéroglyphes égyptiens et les pictogrammes sumériens sont tous les deux formés de petites images, celles-ci sont totalement propres à leur région. |
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Les calculis Pour faciliter les échanges commerciaux, les marchands utilisaient de petits objets en terre cuite qui représentaient la marchandise accompagnée. Valeurs des calculi : le petit cône valait 1, la petite boule 10, le grand cône 60 et le grand cône percé 600. Pour « sceller » la transaction, ces figurines étaient enfouies dans une masse d’argile arrondie. |