PÊLE – MÊLE
mélange des mots de deux poèmes
pour aboutir à un texte final
A1 – COMPLÉTER LE POÈME CI-DESSOUS : (faire le plus court possible) – à partir d’un poème d’Andrée CHEDID. Voici la trame conservée :
Inscris
le ……………………………..doublé de……………………
le………………………………..drapé du ……………..des………..
le………………………………….s’égarant dans…………………….
se………………………………sous les rides du…………………….
sombrant dans………………………………………..échos//
Inscris
le………………………………s’étirant dans………………………..
le………………………………s’allongeant vers…………………….
le………………………………bondissant dans……………………………..de l’âme
le………………………………frémissant dans le corps……………………//
À présent, efface.
Que le……………………….retourne à la poussière,
qu’il supprime toutes paroles,
qu’il t’annule à ton tour.
Efface…et puis……………………..
Sur la………………………………….. Inscris//
Poème A1 de Ghislaine
(écriture en gras)
Inscris
le drapé du manteau doublé de fourrure blanche
le corsage échancré drapé du frou-frou des plumes
le regard extasié s’ égarant dans le fouillis du taffetas
se remémorer sa jeunesse sous les rides du temps passé
sombrant dans un vertige d’images en échos
inscris
le buste pailleté s’étirant dans un fauteuil Récamier
les jambes fuselées s’allongeant vers des coussins soyeux
le rire aigu bondissant dans les écueils de l’âme
les longs soupirs frémissant dans le corps ensorcelé
A présent efface
que le corps alangui retourne à la poussière
qu’il supprime toutes paroles
qu’il t’annule à ton tour
efface l’ennui et puis chante et vis
sur la longue route et surtout
« inscris » .
Poème A1 de Francis
( les mots en gras sont les siens)
Inscris
Le vent doublé de neige
Le soleil drapé du miroir des nuages
Le torrent de la nuit s’égarant dans les gorges du temps
Se cristallisant sous les rides du vagabond
Sombrant dans le gave où se perdent les échos.
Inscris
Le matin bleu s’étirant dans le sable
Le manteau de satin s’allongeant vers l’aube blanchâtre
Le souffle de la lune bondissant dans les ruelles de l’âme
Le chagrin frémissant dans le corps d’un enfant
À présent, efface.
Que le rêve retourne à la poussière,
Qu’il supprime toute parole,
Qu’il t’annule à ton tour.
Efface-le et puis verse tes mots
Sur la feuille de soie perlée d’or et de cendre.
Inscris.
Poème A1 de Marie-Christine
(ses mots sont écrits en gras)
Inscris
le temps doublé de néant
le vent drapé du masque des nuages
le présent s’égarant dans le temps
se torturant sous les rides du grand âge
sombrant dans l’entraille des échos//
Inscris
le mot s’é tirant dans sa phrase
le futur s’allongeant vers demain
le je ne sais quoi bondissant dans les masques de l’âme
le grand flou frémissant dans le corps du passé antérieur.//
À présent, efface.
Que le temps dépité retourne à la poussière,
qu’il supprime toutes paroles,
qu’il t’annule à ton tour.
Efface encore et puis meurs
Sur la pauvre terre crevée.
Inscris//
A2 -COMPLÉTER LE POÈME CI-DESSOUS :
( faire vraiment le plus court possible). À partir d’un poème de Jean-Luc Aribaud –
Trame à compléter :
Ce que je dépose à bout de……………………………………………………………………
sur la ……………………………………………. ………………….du soleil :
……………………….d’un…………………., un jeu de…………………………..
un peu de ce……………………………………………………………cavalier
qui…………………………………………………. ………..nos bouches
en oubliant de nous…………………………………………………………..
Que faire de…………………………………………………………………………
lorsque dans le ………………………………………………………de…………………..
……………………………….un jour à…………………………………………….. banale ?
Illusion. Image………………………………………. des………………………………. :
l’ombre ………………………………………………… de mon………………………..
est une …………………………. qui…………………………….. la lumière.//
POÈME A2 de Danièle N.
(écriture en gras)
Ce que je dépose à bout de souffle, à bout de bras
Sur la bouche de mon amant c’est du soleil :
Un clin d’œil, un jeu de baisers
Un peu de cet embrasement cavalier
Qui ensorcèle nos yeux et nos bouches
En oubliant de nous souvenir
Que faire de cette passion folle
Lorsque dans la nuit torride de l’été
Nous nous aimons des jours et des nuits sans parole banale ?
Illusion. Image, danse endiablée des corps souples
L’ombre du temps éphémère de nos amours
Est une cascade qui éclabousse dans la lumière.
Poème A2 de Myriam :
(écriture en gras)
Ce que je dépose à bout de pieds
Sur la tombe du soleil :
L’ombre d’un serment, un jeu de dés,
Un peu de cette allure de cavalier
Qui enivre nos bouches
En oubliant de nous rappeler
Que faire des concours est vain
Lorsque dans le sable des carrières
Vient un jour à l’apparence banale
Illusion. Image d’Epinal des chevaliers.
L’ombre imposante de mon alezan
Est une sculpture qui ne prend vie que dans la lumière.
Poème A2 de Marie-Christine
( les mots en gras sont les siens)
Ce que je dépose à bout de drap
sur la face triste du soleil :
les restes d’un rêve , un jeu de l’oie incomplet,
un peu de ce regard maudit du cavalier
qui balbutie sans vergogne nos bouches
en oubliant de nous saluer.
Que faire de sa vie
lorsque dans le dédale de son sur-moi
se pointe un jour à réaction sur–banale ?
Illusion. Image trompeuse des humains :
l’ombre stellaire de mon être sans salut
est une torture qui offense sans arrêt la lumière.//
B –
Noter tout ce qui a été ajouté en A1 ) nous les appellerons les BRIBES
Noter tout ce qui a été ajouté en A2 )
Réunir TOUTES CES BRIBES pour rédiger un texte poétique. Ne rien ajouter hors mots de liaison.
Myriam (Texte avec mots A1 et A2)
Vie théâtre, l’un l’autre
Tragédie recommencée
Soleil, désir pailleté, lumière naissante
L’espace restreint
Soleil, désir, vapeur
Manteau du danseur, quatuor de beaux mannequins
D’étranges rivages charmant, trémoussant
Chat, dos nu, franges mutines
Vie théâtre, paroles
Vient brûle, protège
Mes aurores, mes combats, mes sourires
Brave les honneurs, les preux chevaliers
Dont les jambes sont des pierres qui écrasent
Ce qui reste de mon ton
Et même, mon nom.
Marie-Christine (Texte avec mots A1 et A2)
Je ne sais quoi saluer. Le temps ? Le néant ? Le vent ? Le masque des nuages ? Le présent ? Des entrailles ?
Les mots ? Des phrases ? Le futur ? Le demain ? Le passé antérieur de cette terre crevée ?
Dans un grand flou, dépitée, je me meurs…..
Pauvre de moi !… Sans arrêt, sans vergogne, et encore ! des humains m’offensent…
Mon moi est à réaction. Trompeuse. Stellaire.
Je salue la face triste de mes rêves.
Je salue des restes de drap.
Et le regard maudit de l’oie.
Je me pointe, incomplète, dans les dédales du grand âge…
J’ai barbouillé ma vie. Une torture….
Sur ce, salut !…
Monique, (Texte avec mots A1 et A2)
Aimer quand le démon accroche son image au miroir auréolé d’étincelles.
Maître du galop du temps, il cache tous nos rêves dans le feu de l’âtre.
Aimer ,désirs et plaisirs sous la robe échevelée du matin, quand le reste d’un amour
En attente d’un regard , sans paroles inutiles, nous pousse à l’oubli de nous mêmes
Coeur volé ,paradis perdu.
Aimer quand sur le chemin surgit le pas des amantes, des autres femmes,
Chimères d’une autre vie, regrets de la route des possibles au parfum de terre
Le souffle au bout de la course, le frisson en attente.
Aimer, quand la peur, née du vent dans les roseaux, nous oblige au départ
NOTE sur les textes ci-dessus –
Il aurait fallu mettre en page TOUS les textes de l’atelier.
Mais ceux figurant sur ces pages donnent une bonne idée de l’ensemble.
Dernier exercice :
Ce travail de transformation, amenant forcément des nouveautés en fonction de la personnalité et de l’écriture de chaque écrivant, a été très cohérent malgré la diversité des mots et des idées. Régal d’écriture où certains auraient eu besoin de plus de temps. Mais chacun sait que le travail en atelier demande souvent à être remanié.
Prendre les mots de A1 et A2 et les utiliser TOUS, les mêler pour aboutir à un texte sensé a été plus que surprenant. Cependant, en peu de temps, ce fut un travail d’orfèvre.
Sylviane Blineau
février 2018