Atelier du 26 juin 2018 « Des jours d’été »

DES JOURS D’ÉTÉ

A – Écriture d’été –

Pour commencer, recherche individuelle de mots qui font penser à l’été, tous mots acceptés sauf les adjectifs. Ces mots sont donnés oralement et listés. Puis chaque écrivant choisit dans cette liste son mot préféré.

Ensuite, à chacun de ces mots choisis (donc préférés) donner un contraire.

B – Travail d’écriture – sous forme de journal ( intime ou non), imaginer les mots du partage de cet univers d’été. Contraintes : aucun adjectif

insérer tous les mots préférés

ainsi que leurs contraires, sans ordre précis.

Il s’agit d’une esquisse d’été, donc écriture courte.

Exemple :

. Jour 1 – …………………

. Jour 2 -……………………

ainsi de suite jusqu’au jour n° 8 –

Conclusions de cet exercice d’écriture ; il est toujours intéressant de comparer ce qu’est le contraire d’un mot pour chacun. Ici nous avons 7 mots préférés et leurs 7 contraires :

. baignade = cuisson – enlisement – sécheresse (2)

. glaçon = bouillon – charbon – tiédeur – dégel –

. hamac = lit clos – fusée – banquette – baldaquin –

. couleur = noirceur (4 fois) –

. randonnée = sieste – emprisonnement – immobilisme – partie de cartes –

. nudité = bibendum – burka – habillement (2) –

. sandale = brodequin – cuissardes – escarpin – bottine-

Marie-Christine a écrit :

(pour mémoire mes contraires étaient : baignade = cuisson/glaçon = bouillon/ hamac = fusée/couleurs = noirceurs/sandales =cuissardes/randonnée = emprisonnement/nudité =burka)

Jour 1. J’ai déboulé sur la plage comme une fusée. Au menu : baignade + suçage de glaçons. En faisant le lézard…..

Jour 2. Changement de programme. Pas envie de randonnée. J’ai bullé toute la journée dans un hamac....

Jour 3. Flûte ! Trop de vent pour des cuissons au barbecue. A la place j’ai mangé un bouillon de thon. Beurk…..

Jour 4. Des femmes en burka sur le sable. No comment !

Jour 5. Je retiendrai la leçon ! Plus jamais je ne marcherai en sandales sur des galets. C’est pas top du tout !

Jour 6. Je ne sais pas pourquoi. Je ne rêve que de noirceurs. Mais.. ouf ! Dès que j’ouvre les yeux les couleurs de la mer me requinquent…

Jour 7. Suis allée ramasser des oursins. Mon voisin m’avait prêté (heureusement) ses cuissardes.

Jour 8. Veille de départ. Je ressens comme une espèce d’emprisonnement. Je n’ai toujours pas testé la nudité. J’ai tenté. Pas de regret….

Texte sans adjectif (partiel) de Sylviane :

. 5 ème jour. Les cigales tridulent inlassablement. Même l’ombre brûle. Aie aie ! Un coup d’oeil vers le hamac où l’homme se prélasse, nudité à l’air. Vite, une mousseline pour voiler toutes tentations !

Et celui de Myriam :

  1. Quatre heures du matin, je casse les codes. Je m’enroule dans le drap de bain et, sans chaussure, comme une voleuse, prend l’escalier de l’hôtel, traverse vivement le hall puis l’avenue, me retrouve sur la plage, sans réfléchir jette le drap et me glisse dans l’eau. Délice de fraîcheur. Le bleu de l’eau, du ciel…bientôt, tiédeur du corps qui s’accoutume, quel pied !

Et voilà l’homme, celui du bar. Il court, m’aperçoit, me salue, ralentit. Je prends conscience de ma nudité et l’air de rien, nage en sens opposé. A hauteur de la bouée, je rebrousse chemin et regagne le rivage, sort de l’eau furtivement et me ré enroule dans le drap, et cours cacher ma honte dans mon refuge du quatrième.

C – Recherche d’adjectifs d’été, puis partage. Écriture plus longue à partir des adjectifs d’été trouvés ensemble et qui seront ajoutés au texte B… enrichi ou alourdi… pour le remanier entièrement.

Voici donc le texte de Marie-Christine après ajout d’adjectifs… (ce sont les 8 jours )

Jour 1. Suis arrivée toute poisseuse à la plage. Me suis offert une baignade des plus tranquilles ; ça m’a décontractée…

Jour 2. Changement de programme. J’ai pas eu envie de faire un truc sportif… Suis restée avachie (toute la journée) dans mon hamac….

Jour 3. Flûte ! Vent brûlant. Barbecue interdit. A la place de manger j’ai bu. J’ai fini pas mal ivre.

Jour 4. Plusieurs femmes en burka sur la plage. Pas forcément dépaysant….

Jour 5. N’est pas aventureux qui veut. Je ne marcherai plus en sandales sur des pavés huileux….

Jour 6. Mes rêves n’ont rien de sensuel. Ni de langoureux…..

Jour 7. Suis allée ramasser des tonnes d’oursins ; ça m’a rendue euphorique….

Jour 8. Veille de départ pas radieuse. Ciel orageux, âme vagabonde.c

Et le paragraphe 5 de Sylviane (soit jour n°5):

. 5ème jour : Les cigales stridulent inlassablement et inlassablement l’Adonis de service exhibe sa nudité triomphante. Même m’ombre est brûlante, alors… Alentour du hamac me voilà saisie d’une ardeur nouvelle. L’odeur miellée de sa peau nue déclenche en moi l’éveil tant redouté. Un ex-plagiste nudiste et langoureux, voilà désormais l’axe central de mes vacances. Et quel axe ! Je le pressens : il va me falloir renoncer au farniente, aux méditations dans les champs de lavande, au frais des draps. Adieu, sagesse des solitudes blanches.

Paragraphe 5 de Myriam :

Quatre heures du matin multicolore, le bleu du ciel se pare de ses plus beaux roses et m’appelle. Je m’enroule dans le soyeux drap de bain flamboyant et, pieds nus, comme une voleuse, prend l’escalier de marbre, démarche de cendrillon dans la blancheur immaculée du hall. Leste comme une petite chatte,  je cours vers la plage, me déleste de ma cape dans un mouvement un tantinet trop théâtral, et, nue comme un ver, me fond dans l’azur de l’eau. Délices multiples, éveil et fraîcheur, mon corps encaisse le choc et se détend au diapason des flots, quel pied ! Seule au monde, triomphante, je jaillis et immerge dans des cercles d’écumes, indéfiniment. Dans un jaillissement royal, j’aperçois, courant sur la plage presque à mon niveau, l’homme du bar. Il modifie son allure, rentre son ventre, accélère en sportif aguerri, puis soudainement ralentit, me salue. Aurait-il l’idée de me rejoindre ? Ni une ni deux, je tourne le dos et en larges brasses coulées, font vers le large. Quelques minutes plus tard, passant sur le dos mais ne gardant que la tête hors du grand manteau liquide, je vérifie que la plage soit déserte. Feu vert. Je crawle à fond vers le rivage, puis quatre pattes, ras du sol pour attraper la serviette; lestement l’entortille au dessus de la poitrine, en robe fourreau improvisée. Tête baissée, j’entre dans le hall. A coté de l’escalier, en train de faire des étirements, le sportif me salue avec un trop large sourire et lance : « elle est bonne ce matin ! »

D – POÈME D’ ÉTÉ

au choix :

. ode à l’été afin de le glorifier (L’ODE est un poème chanté ( grecs anciens) ou lyrique composé de strophes et de stances)

ou

. complainte d’été avec ce qu’elle doit comporter de négatif ( LA COMPLAINTE est une chanson populaire plaintive sur un sujet tragique ou suite de lamentations).

Poème de Monique : ODE À L’ÉTÉ –

Bel été aux couleurs de feu

Bel été sur le sable, princier

Bel été qui régale la cigale

Bel été je te crains et t’évite

Fleur fragile à l’ombre condamnée

Je te respire derrière les volets

Tu m’étouffes et je suffoque

Je fonds par ton soleil arrosée

Bel été il n’est que le soir pour t’aimer

Sous les étoiles je renais

Bel été, ne m’en veux pas

Fleur fragile tu m’as fais pousser