Atelier du 23 mai 2017:  » Les yeux de « 

 

LES YEUX DE….

(l’oeil est l’organe de la vue)

. Origine du mot œil : du latin OCULUS et du grec ÔPS.

. Dérivés : œillet – œilleton – œillère – œillade – œillard – œilletonnage – œilletonner – zyeuter.

A – Choisir l’image d’un regard. Observation, puis indiquer sur 3 colonnes ce que ce regard amène comme réaction pour vous. Donner au moins :

6 noms communs –

6 adjectifs –

6 verbes –

.1er texte : sans les sens ni les éléments, sans implication personnelle. Uniquement ce que l’on voit. Écriture NEUTRE , en noir et blanc.

.2d texte : toujours sans élément, sans sentiment et sans couleur. Seulement bruits et mouvements. Le regard S’ANIME.

.3ème texte : ajouter de LA COULEUR . Ce que voulez colorer.

.4ème texte : ajouter un ou plusieurs des 4 ÉLÉMENTS (air – eau – terre – feu) et des 5 SENS ( vue – ouïe -toucher -odorat- goût). La dimension dans l’espace s’installe.

.5ème texte : ajouter des sentiments, des réflexions personnelles. Nous allons bientôt raconter une HISTOIRE autour de ce regard.

.6ème et dernier texte : le titre en sera « les yeux de ??… ». QUI est votre héros, votre héroïne ?

Pourquoi ce regard ? Peaufiner l’ écriture, reprenant toutefois certains passages des textes précédents et laisser un espace entre les lignes

B – VOTRE TEXTE FINAL : (le sixième) sera réécrit, avec la suppression de tous les adjectifs. Cet exercice met en évidence le surcharges – ou non – de style.
Nous avons cherché à remplacer ces adjectifs par des verbes lorsque le sens de la phrase le nécessitait. C’était parfois superflu. Quelque adverbes ont aussi parfois redonné du sens à l’écrit.

Et puis, juste pour jouer, nous avons tenté de transformer les adjectifs superflus en noms communs. Pas très concluant !

TEXTE DE Marie-Christine écrit d’après la photo ci-dessous :

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LES YEUX DE NOUS DEUX.

Elle compte sur moi. M’a choisie. A eu raison. Elle ne veut plus qu’on lui fasse du mal.

Sans parler, je sais ce qu’elle attend. Je la serre contre moi. Très fort. Pour qu’elle entende mon cœur. Et que j’écoute le sien. Je fais un pas. Puis deux. Pas plus.

Elle est toute blanche. Moi tout en bleu. Dans ce monde si noir. Et si hostile. Lueur d’espoir. On est deux. C’est bien mieux.  On va se battre. Elle a senti que j’étais forte.

J’ai l’air apeurée. Il n’en est rien. Je réfléchis. Pas question, la pauvre ! de la mettre en danger. Elle est tombée du ciel. C’est pas pour crever sur terre. Même si on est en enfer.

Juste un truc : ça mange quoi une colombe ?

TEXTE DE Sylviane d’après la photo ci-dessous.

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LES YEUX DU FADA

Il a penché la tête, l’a avancée vers la table et là, son regard globuleux s’est fixé sur le peintre. Il a roulé des yeux tandis que sa chaise raclait le sol. Le fixer, ou du moins tenter de le fixer, entraînait l’autre vers les abîmes. Puis, tout alentour des yeux, il a vu s’épanouir l’intensité de la chair. Alors il a saisi ses pinceaux.

Dans la pièce, l’air est maintenant saturé de pigments, d’huiles, de pétrole.

Sommes-nous dans un hôpital, dans un asile ? L’impression vague entre malaise et

curiosité. Car nous ne pouvons nous défaire de ce regard hors norme, comme absorbés par sa force, ses tensions. Nous voici presque submergés en cet excès de couleur bleue, yeux porcelaine, chemise bleu-nuit, fond d’outremer. Outre ces mers, justement, la clef se cache-t-elle ? Comme il me serait réconfortant de le croire… Reste un enfouissement de lourdeurs et toujours, avec plus d’intensité, la trouée d’un regard sans assise, juste jeté sans ménagement.

Un appel, une menace ?

Je n’ai pu retrouver le peintre, l’énigme reste entière, tout comme le nauséeux de la scène que rien ne dilue.

C -FIN DE SÉANCE : les expressions contenant les mots YEUX et REGARD.

Entre les yeux de Chimène, la coquetterie dans l’œil, l’œil qui joue au billard et l’autre qui compte les points… nous pouvons faire de l’œil, toucher avec les yeux, ouvrir l’œil et le bon, taper dans l’œil, être enceinte jusqu’aux yeux… ouf ! Et encore : avoir à l’œil, avoir le mauvais œil, coûter les yeux de la tête, entrer à l’œil ou se parler entre quatre z’yeux. Certains se rincent l’œil, d’autres ont l’œil de Moscou et s’en battent l’œil, etc… Le principal n’est-il pas d’avoir bon pied bon œil ?

Sylviane Blineau mai 2017