Atelier du 13 juin 2017 : « Qui a peur de quoi ? »

QUI A PEUR DE QUOI ?
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Définition –
Peur : émotion ressentie soit en présence soit dans la perspective d’un danger ou d’une menace.Conséquence de l’analyse du danger, appelée couramment « réponse combat-fuite »

Peurs communes :D’après les enquêtes[la majorité des peurs communes incluent : les fantômes, l’Océan, l’existence des pouvoirs maléfiques, les cafards, les araignées, les serpents, les hauteurs, l’eau, les espaces restreints, les tunnels et les ponts, les aiguilles, l’ostracisme, l’échec, les orages, les évaluations, les examens, les discours publics et les souvenirs de guerre. Dans un test innovateur sur les peurs des individus, Bill Tancer analyse les types de peur incluant la phrase « peur de… ». Les peurs les plus fréquemment citées sont : le vol, les tailles, les clowns, l’intimité, la mort, le rejet, les gens, les serpents, le succès et la conduite Biologiquement parlant, la peur est un instinct de survie qui permet aux animaux d’éviter des situations dangereuses pour eux-mêmes ou pour leur progéniture. Le principal objet de peur pour un animal est typiquement la présence d’un prédateur. La complexité de l’esprit humain a néanmoins transposé cette émotion et l’a dirigée vers des objets et situations aussi diverses que peuvent l’être les activités humaines. Certaines de ces phobies ont probablement une origine évolutive profonde, notamment pour la peur des serpents et des araignées. Il a été en effet montré que de telles peurs possèdent chez l’homme un caractère universel.D’autres peurs sont liées à des activités sociales récentes et propres uniquement aux sociétés occidentales modernes. On ne peut donc raisonnablement pas supposer qu’elles aient une origine biologique.

A – Chercher les mots de LA PEUR … ( ce que le mot évoque pour vous… mais pas les mots du dictionnaire!). Nous sommes allés de peur en peur : le vide, les insectes, l’eau profonde, les animaux venimeux, l’orage, les cauchemars, l’ombre, les volcans, les murs des cimetières, les grottes, l’abandon, la maladie, la folie, la foule, les ascenseurs… Que d’émotions !

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B – … SYNONYMES et CONTRAIRES –
affolement – alarme – appréhension – crainte – émotion – épouvante – effroi – frayeur – frisson – panique – phobie – souci – intimidation – égarement – déraison – alerte – agitation – stress – angoisse – désarroi – sidération – panique – tétanisation – trac – terreur – trouille – etc…
antonymes : audace – courage – calme – espérance – euphorie – bravoure – intrépidité – impavidité – hardiesse – témérité – cran – zénitude – euphorie – sérénité – paix – bien-être – assurance – tranquillité – décontraction -confiance –
d’autres encore ?
C – Court texte sur le thème « qui a peur de… ? » avec les mots de A et B
Qui a peur de soi ?
Par Marie-Christine
Désolée !! Je ne peux vous parler de peurs incontrôlées…
La peur des choses. La peur des autres.. je ne connais pas…. C’est comme ça.
Je n’ai peur ni des loups. Ni des géants. Ni du vide. Ni du noir.
Mais hélas !!… je connais une peur bien pire que ces petits aléas.
Eh ouais… Je n’ai uniquement peur que de moi… Juste de moi. Une peur panique. De moi..
Et je ne m’y fais pas. Je me vois : je hurle. Je me tâte : je fuis. Je me sens : je crie…
J’ai consulté je ne sais combien de spécialistes. Je les ai scotchés. Lessivés. Je suis ruinée…
J’étais un cas concret. Un objet de thèse. De synthèse. Mais bon ! Aucun ne m’a suggéré la moindre solution…
Alors j’ai dû apprendre un minimum à me gérer.. Je vis les yeux fermés. Les bras croisés. Le nez bouché.
Je survis. En m’évitant. Tout le temps… C’est pas mal difficile que de se fuir. Mais c’est ça ou périr…
Je régis mon moi. Et puis voilà..
 D – Rédiger « le journal de mes peurs « sur une semaine complète
Journal de mes peurs.
Par Marie-Christine
Lundi : phobie du vide
Mardi : Frayeur du noir
Mercredi : Terreur des poils
Jeudi : Rejet des gens
Vendredi : Panique à bord (mais Dieu merci.. pas à babord)
Samedi : Trouille du rien (ce n’est pas rien)
Dimanche : Peur des peurs = stupeur
Journal de mes peurs
par Sylviane.
. Lundi : 6h30 du matin, l’affreuse sonnerie du réveil, ses hoquets métalliques. Vraiment eu peur, pas envie de me lever. Mais pas envie de rater mon train non plus ! Alors, on y va !
. Mardi : 9h30. Panique! Le réveil n’a pas sonné.Je refuse de vivre dans l’urgence comme avant la retraite, j’ai toujours la crainte de ne pas avoir le temps de petit-déjeuner tranquille. Mais là, jamais je ne parviendrai à tout faire ce matin… Quelle angoisse d’être en retard !
. Mercredi : 11h. je reste au lit, je crains d’avoir la grippe. Ces microbes et ces virus me fichent une trouille pas possible!
. Jeudi : 8h, tout va bien, je déjeune tranquillement. Grand optimisme. Le soleil est revenu. Mais impossible de retrouver ma liste pour le marché. Je perds du temps à la rechercher, je fouille, je farfouille. Et toujours rien. Si ça continue, cette panique, il ne restera plus une seule de mes pommes préférées, les petites « bio » rouges.
. Vendredi : 1h du matin. Il pleut, le tonnerre gronde, les éclairs sont foldingues. Je suis terrorisée, cachée sous les couvertures.
. Samedi : par principe, le samedi je me lève tard. Mais là, dans l’immeuble, les portes claquent depuis 6h. Quel réveil désagréable, je sursaute sans arrêt. Je pense que ce sont les étudiants du 3ème qui déménagent en catimini. Finalement ce n’est pas si mal qu’ils nous quittent !
. Dimanche : 7h. Zénitude totale, la matinée sera belle pour visiter les vide-greniers
alentour. Soudain, je suis tétanisée : mais où est donc garée ma voiture ? Un effort de mémoire, un grand sursaut d’optimisme et me voici arpentant les rues du quartier. Allons, même pas peur ! Je la retrouve toujours, cette satanée voiture.

E – Texte « Même pas peur ». Un enfant écrit à un autre enfant pour évoquer une, voire plusieurs peurs de son existence. Et s’il n’en a pas, pourquoi ne pas en inventer ?


Même pas peur
par Marie-Christine
Salut toi….
Comment vas-tu ? Moi tu sais j’ai failli mourir…
Je me suis fait attaquer et engloutir par une mouche géante… Plus grande qu’une fusée…
Je jouais au bord du lac du Lampy avec ma folle de sœur quand tout à coup j’ai été soulevé. Emporté.
Je n’y voyais rien. Ma sœur hurlait. Le temps de me demander ce qui m’arrivait j’ai dégringolé. J’étais ballotté de droite à gauche. De haut en bas.
Comme Thomas Pesquet quand il se déplaçait… Au bout d’un moment ça s’est arrêté.
J’étais plongé dans un truc mou. Qu’est-ce que ça puait..
Je pensais à de la vase. Mais non j’étais au milieu de boyaux. Dans un estomac. Avec des restes de repas.
J’ai crié : « Ouh ouh… Je suis où ? ».. Une voix horrible m’a répondu que « ça ne me regardait pas »… Non mais… ça va pas !!!
J’ai pas paniqué.. J’ai rien répondu… J’ai escaladé les parois. De l’estomac. De l’œsophage et je sais plus trop quoi..
Je me suis faufilé entre des dents.. La grosse mouche baillait… Elle n’a rien senti..
En tout cas je peux dire que je suis un survivant….
Je t’écris pour de dire de faire gaffe. Évite d’aller jouer près du lac.
Si des fois comme moi tu te fais capturer tu peux te sauver…. Mais ne reste surtout pas dans l’estomac. Elle digère lentement…
On peut s’échapper mais faut pas traîner…
Je t’embrasse. Paquito (le héros)


Même pas peur
par Sylviane
Mon cher Jean-Mi,
Comment vas-tu maintenant que tu habites tout au bout de la carte de France ? La maîtresse nous l’a montré. C’est tout en haut !
On dit que là-bas les vagues sont monstrueuses. Tu te baignes quand même ? Je sais que tu es un peu timide, mais avec la mer il ne faut pas se laisser faire. Tu vas y arriver. Tu te souviens comme on a vaincu la bande au grand Damien ? Eh bien, tu te dis cent fois « même pas peur » et ça va marcher. Tu peux me croire.
Tu sais, Jean-Mi, j’ai encore du mal à comprendre pourquoi ton père a voulu partir au bout de la terre. On était bien ensemble, on allait partout. J’ai pas recommencé à pêcher les grenouilles ni à courser les vaches dans le pré à Jojo. C’est comme si on m’avait coupé un peu de moi, ça fait mal, surtout le mercredi. Qu’est-ce qu’on a bien rigolé, toi et moi !
Et même la fois où je t’ai un peu tapé dessus, eh bien c’était pas méchant. Enfin… pas trop.
Bon, je crois qu’un de ces jours je vais dire cent fois « même pas peur » et que je retournerai tout seul à la mare aux grenouilles.
Écris-moi, cher Jean-Mi.
Ton copain qui t’oublie pas, surtout le mercredi.
 

Narbonne le 13 juin 2017